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L’INVITE : Jean-François CARON,

Maire de LOOS-EN-GOHELLE

Après 100 ans d'industrie minière, la crise a été brutale et massive dans votre ville de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais). Aujourd'hui c'est une ville pilote de la transition écologique, qui attire les habitants et les entreprises. Par où avez-vous commencé ?
"Il a d'abord fallu changer le regard des habitants sur eux-mêmes et sur leur territoire. Nous avons commencé par reconnaître et faire reconnaître notre identité de ville minière, notre passé commun : nous avons travaillé pendant de longues années avec l'UNESCO pour faire classer les terrils de Loos au patrimoine mondial de l'Humanité. Ainsi nous avons fait comprendre aux habitants que la mine était bel et bien notre passé, un passé qui devait nous souder, nous rendre fiers, mais pas nous empêcher d'avancer vers l'avenir. Notre avenir était à construire. Une fois cette fierté et cette confiance installée, nous avons pu définir avec les habitants l'avenir que nous voulions construire ensemble."


Vous parlez là de participation des citoyens aux décisions de la ville ?
"Participation oui, mais participation sans responsabilisation = piège à cons ! Il ne s'agit pas juste de demander l'avis des gens. Il s'agit de se mettre autour de la table avec les habitants pour choisir quels sont les sujets à traiter et inventer ensemble des solutions. Des agriculteurs m’ont interpellé au sujet des des chemins ruraux qui s’abîmaient à chacun de leur passage. Nous avons trouvé ensem
ble une solution durable et ils sont engagés à veiller à leur entretien et à participer aux travaux de réfection. Cela a coûté 30 000 euros à la ville au lieu des 100000 euros estimés, et depuis ils restent en bon état. Si les citoyens peuvent nous signaler des problèmes, ils peuvent aussi proposer des idées, et aider à les mettre en œuvre. "

 

Dans quels domaines avez-vous changé vos façons de faire?
"On peut faire mieux dans tous les domaines : ne pas tondre tous les espaces verts de la même manière, récupérer les eaux de pluie sur les bâtiments communaux et privés, penser la rénovation des logements miniers en basse consommation (c’est 150 € de dépenses d'énergie par an au lieu de 2000 €), aménager des voies piétonnes et cyclistes tout autour de la ville, utiliser des produits locaux dans les cantines, etc... Et les services de la ville donnent l’exemple en équipant nos bâtiments communaux de panneaux solaires. Cela a fait débat au début mais quand les habitants ont compris que l'énergie vendue alimentait le budget communal, ils ont compris que la transition écologique peut aussi créer de la richesse."


Justement, votre commune est-elle riche pour se payer le luxe de faire de l'écologie ?
"Nous sommes l'une des 100 communes les plus pauvres de France. Je ne fais pas de l'écologie de bobo ! J'investis là où il y a retour sur investissement. Certaines nouvelles pratiques nous coûtent moins cher que les anciennes - comme arrêter d'envoyer à la station d'épuration l'eau de pluie propre. Certaines ont le même coût - comme d'adapter nos marchés publics pour demander à nos fournisseurs des produits plus écolos. Certaines sont plus chères à l'achat mais nous coûteront ensuite moins cher en fonctionnement sur la durée. Quelques solutions restent plus chères financièrement, mais sont plus intéressantes à d'autres niveaux (santé, environnement, etc.).
Tout cela s'équilibre. Et surtout cela a redonné de l'attractivité à la ville : aujourd'hui des entreprises et des habitants veulent venir s'installer chez nous. Nous avons créé des emplois."

 

En savoir plus: 

http://www.loos-en-gohelle.fr/ loos-ville-pilote/  

www.youtube.com/watch?v= uZFNNN7i734 

« Changer de regard pour se redonner un futur» démontre la résilience de la commune en 20 minutes, par la trajectoire de Jean-François Caron : 25 ans d’actions.

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